jeudi 15 décembre 2016

« La vieille dame qui avait vécu dans les nuages » de Maggie Leffler — Éditions HarperCollins



Résumé :

Un roman sur le courage de ces femmes oubliées de l’Histoire qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont participé à l’effort de guerre.
 
A 87 ans, Mary Browning sent que le temps est venu pour elle de raconter son histoire et les secrets qu’elle garde enfouis depuis de si longues années. En fait, depuis le jour où un parachutiste est tombé dans le jardin de ses parents, faisant éclore son rêve : devenir aviatrice. Cette passion, Mary l’a vécue intensément, à chaque seconde de sa vie. Mais, en retour, elle a payé le prix fort, allant jusqu’à renier ses origines juives et sa famille pour suivre son destin. 
A qui confier et transmettre le récit de ce qui fut à la fois son feu sacré et sa grande faute ? La réponse arrive en la personne d’une très jeune fille. En elle, Mary croit retrouver les traits de Sarah, sa sœur adorée qu’elle a dû abandonner. Un signe du destin qui marque le début d’une amitié aussi belle qu’improbable, faite de confidences et de récits extraordinaires jusqu’à l’émouvante révélation finale...

Ce roman est inspiré de faits réels — le rôle courageux et désintéressé joué par les femmes pilotes américaines pendant la Seconde Guerre mondiale, longtemps tenu secret. En 2009, Barack Obama leur a rendu hommage devant le Congrès.




Mon avis :

Un véritable coup de cœur pour ce roman historique qui nous révèle une page gardée longtemps secrète de la Seconde Guerre mondiale.

Mary Browning, 87 ans, est la responsable d’un groupe d’écriture dont les participants sont tous âgés. C’est alors que se présente Elyse, une jeune fille de 15 ans pour participer au groupe.

Peu de temps après, Mary tombe sur un article annonçant que le Congrès allait offrir une médaille aux femmes pilotes ayant appartenu aux Women Airforce Service Pilotes : ces femmes pilotes entraînées par l’armée transportaient l’approvisionnement et livraient des avions aux bases aériennes en remplacement des hommes partis à la guerre. Malgré leur courage et leur dévouement, elles ne sont pas acceptées par certains qui n’hésitent pas à saboter leurs avions et à la fin de la guerre, elles sont renvoyées dans leurs foyers et leur existence demeure secrète. Une photo accompagne cet article et Mary se reconnaît : à l’époque elle s’appelait Miriam Lichtenstein et était juive. Elle décide alors d’écrire ses mémoires et demande à Elyse qui lui rappelle sa sœur Sarah de les dactylographier pour elle.

Une profonde amitié va unir Mary à Elyse et Maggie Leffler nous partage leurs vies. Elyse va tomber amoureuse mais aussi être confrontée à la séparation de ses parents, à la mort. À travers les mémoires de Mary/Miri, nous découvrons la vie d’une jeune fille juive de l’époque, sa passion pour l’aviation mais aussi la discrimination institutionnelle à l’encontre des juifs et des femmes. En 1944 une femme en pantalon pouvait être arrêtée pour racolage si elle n’était pas accompagnée par un homme. Miri nous raconte  également sa vie alors qu’elle ne peut plus voler, son combat pour être libre, l’amour qui va l’unir à son mari, la famille qu’elle a fondée, les raisons qui l’ont poussée à rejeter ses racines juives et qui l’ont conduite à être reniée par sa famille. Quant à la fin, elle est tout simplement magnifique.

J’ai adoré ce livre et ces personnages de femmes fortes et courageuses à une époque qui ne leur faisait pas de cadeau. J’ai partagé leurs combats et leurs révoltes. L’auteur a une écriture fluide et sait nous émouvoir. C’est aussi une chronique douce-amère de la vie avec ses joies mais aussi toutes les souffrances qu’elle génère : mort, cancer, tuberculose, divorce, mésentente familiale, difficultés des rapports mère-fille, problèmes d’adolescence mais le talent de l’auteur est tel que ce n’est pas un livre triste, au contraire. C’est un livre plein d’espoir qui donne envie de se battre. Un livre à découvrir absolument !

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